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Quel chemin?

 

Gouaux...

 

Sur le chemin des souvenirs..

 

Sur le chemin du Lavoir, j'ai rencontré l'amitié et ensemble nous nous sommes perdues avec délice entre les arbres.

 

"Tu es sûre que c'est le chemin?" lui dis-je

 

"Oui, c'est le chemin" me répond-elle avec hésitation

 

"Mais ce n'est pas le même, enfin, je pense, il y avait plus d'arbres" dis-je encore la tête penchée avec les yeux plissés comme si le chemin allait se montrer plus limpide.

 

Et notre échange dura un bon moment devant le chemin du Lavoir qui nous semblait si étrange.

 

"Il y avait cette courbe."

 

"Oui peut-être, cette courbe"

 

"Mais il y avait plus de feuilles"

 

"Oui ce sont les feuilles qui changent le chemin."

 

"Et les arbres"

 

"Et les arbres, tu as raison"

 

"Le lavoir est bien là-bas, au bout."

 

"Je le vois, mais je ne l’entends pas. Et les arbres, on peut passer le ruisseau. "

 

Nous avions abandonné la courbe, le chemin qui monte vers l’eau et nous avions décidé de sauter par-dessus le ruisseau. Nous étions au milieu des arbres, sous l’érable. Les feuilles rouges tombaient sur nos mains. Et nous ramassions les couleurs, émerveillées par tant de lumière sur ces minuscules surfaces qui s’offraient à nous. A côté de l’érable, un peuplier peinait à garder ses dernières feuilles jaunes.

 

"Il est doux, c’est un bouleau ?" dit-elle en posant sa main sur le tronc lisse et blanc.

 

"C’est un peuplier, je pense, un peuplier blanc" en posant ma main.

 

"Les troncs se ressemblent "

 

"Oui, j’ai un doute maintenant…"

 

Ce n’est pas grave, il suffisait que nos mains se posent sur le tronc. Il nous raconte ses histoires, des histoires de peuplier, ou de bouleau. Tu pars ramasser les feuilles rouges. Tu les trouve magnifiques. Tu as raison. Je regarde le saule en face. Il est immense. Il se cache derrières ses rideaux jaunes. On ne voit rien derrière.

 

Assises sous l’arbre rouge, le silence nous offre du temps.

 

Un autre arbre rouge, plus petit. Un érable du Japon.

 

Je retraverse le ruisseau et me retrouve sur le chemin, au-dessus de la courbe. En haut le Lavoir. L’eau n’est pas si froide. Moins qu’au mois de juin. Peut-être la différence avec la température extérieure. Il commence à faire froid. Le soleil se cache doucement et les feuilles du saule brillent toujours. Le rideau paraît si frêle de ce côté-là. On voit à travers. Il ne cache plus rien. C’est le silence de l’eau qui nous envahit.

 

Nous redescendons le chemin du Lavoir. Les arbres continuent à murmurer. Cet après-midi il semblait qu’un autre lieu s’est offert à nous. Il a fallu réapprendre à l’écouter, le regarder. Peut-être un équilibre à retrouver. Pas loin, un frêne coupé.

 

Le chemin du Lavoir m’avait fait oublier encore une fois que je devais réfléchir à l’installation des photos. Tant mieux !!

L’amitié offre sa plus incroyable richesse, ses plus beaux souvenirs dans l’imprévu, dans l’instant présent qui s’affranchit du temps. Et la création vient comme une évidence…

 

 

S.

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